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Depuis toujours, mon amour de la musique a pris deux formes merveilleuses: le Roi "violon" et l'Empereur "piano". Durant mon enfance, il aurait été vain de me demander de choisir entre ces deux instruments lequel me correspondait le plus. C'est pourquoi j'ai progressé parallèlement dans la voie pianistique et violonistique. L'une m'apportait la compréhension harmonique et la notion de la construction globale d'une oeuvre, l'autre le côté mélodique, expressif et lyrique.

A un moment donné, je suis arrivée à une impasse expressive avec les pianos qu'il m'était donnés de jouer. Le violon me permettait d'émouvoir et le piano beaucoup moins. Le constat était douloureux pour moi! Jusqu'au jour où une rencontre me rendit le sourire et la certitude d'avoir découvert un instrument capable de rivaliser, dans l'émotion qu'il procure, avec les cordes ou les anches doubles de l'orchestre: j'ai eu l'opportunité de jouer un Bösendorfer 225 dans la maison d'un ancien conseiller fédéral. Dès lors, les autres pianos me paraissaient fades à côté! Les couleurs que j'arrivais à tirer de cet instrument n'avaient rien à voir avec ce que j'avais l'habitude d'entendre et de pratiquer.

Le chant, le mariage et l'ampleur des sonorités et la palette de couleurs infinies du Bösendorfer m'ouvraient des perspectives nouvelles et inespérées. Par la suite, il m'a été donné de "toucher" d'autres 225, des 280 et, surtout un Impérial d'anthologie!

Des instruments tous différents certes, mais dont l'ADN reste le même: l'exigence d'une facture parfaite, la beauté des timbres, le soutien et la vibration du son par une table d'harmonie sans concurrence ainsi qu'une pédale de résonance dont la précision d'utilisation autorise des effets proches d'une technique d'archet.